Cinéma : Skinhead attitude
skinhead attitude
par Daniel Schweizer
Déjà auteur, en 1998, du documentaire TV Skin or die, le réalisateur genevois Daniel Schweizer a choisi d'approfondir l'histoire et la diversité du mouvement skinhead dans Skinhead attitude. «Ce projet a vu le jour en 1998, lorsque des jeunes skins antiracistes de Paris et de Berlin m'ont pris violemment à partie à la suite de projections de Skin or die, écrit Daniel Schweizer. Leur question était: Pourquoi filmer toujours les skins extrémistes de droite et ignorer les skins de gauche? Pourquoi les médias ne parlent-ils jamais de l'origine multiraciale du mouvement skinhead?»
Dans Skinhead attitude, le cinéaste prend acte de ces remarques et livre la première histoire filmée de ce mouvement complexe. Sous la forme d'un road-movie qui accompagne Carole, skinhead girl traditionnelle et antiraciste qui mène le spectateur de l'Angleterre aux Etats-Unis, en passant par l'Allemagne, la Suisse, la Pologne ou la Suède.
A l'origine, dans les années soixante, les skinheads n'étaient ni politisés ni racistes et comptaient d'ailleurs autant de noirs que de blancs. A l'époque, ces crânes rasés, issus de la classe ouvrière, écoutaient du reggae et du ska. De nombreux témoins de la mouvance de l'époque permettent de reconstituer l'histoire d'une contre-culture de jeunes prolétaires, mais aussi l'histoire de sa récupération par l'extrême droite, séduite par l'aspect rebelle et provocateur des skinheads. Contre cette nouvelle tendance raciste et fascisante se dressent alors les SHARP, «skinheads against racial prejudice» et les RASH, "red anarchist skinheads".
source : http://www.blogg.org/blog-31397-themes-skinhead-110568.html